Le contrôle de l’humidité est-il important lors de la spécification de blocs de béton ?
Les éléments à humidité contrôlée limitent la quantité d’humidité contenue dans un bloc au moment où elles arrivent sur un site de manière à ce qu’elles soient en équilibre avec le milieu ambiant. Ces éléments reçoivent la désignation de type M en utilisant le quatrième symbol du tableau 1 de la norme CSA A165.1.
L’objectif de cette page est de fournir des informations sur la manière de spécifier l’utilisation d’éléments à humidité contrôlée. Toutefois, dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de limiter la teneur en humidité des éléments de maçonnerie lorsque les joints de mouvement sont réalisés conformément aux meilleures pratiques.
Cette page fait partie d’une série d’exemples de devis visant à mettre en évidence des cas où des éléments vagues ou mal rédigés ont entrainé des problèmes dans des travaux de maçonnerie au Canada.
Une partie intégrante de notre série sur les devis descriptifs pour la maçonnerie
Des recommandations accompagnées d'explicatifs sur la manière dont elles ont été formulées. Nous tenons à remercier le comité technique de l’AEMQ pour son soutien pour la traduction de ce document. Cliquez ici pour voir la série complète.
Avis de non-responsabilité
Les informations présentées sont destinées à des fins éducatives pour les concepteurs, les prescripteurs ou les entrepreneurs. Il ne s'agit pas d'un avis technique formel, car les projets de maçonnerie peuvent comporter des détails et des considérations qui sont propres à un projet particulier et qui peuvent dépasser le cadre du contenu de cette page.
Recommandations
Le tableau 1 de la norme CSA A165.1 permet de classer les éléments de maçonnerie en blocs de béton à l’aide d’un système à quatre symbols. Le quatrième symbol peut être utilisée pour la classification d’un élément à humidité contrôlé en spécifiant que le bloc doit être de type M.
Bien que cette page vise à fournir des conseils sur la spécification de l’utilisation d’éléments à humidité contrôlé, il est généralement plus efficace de s’assurer que les procédures de construction sont correctes et conformes à la norme CSA A371, et que les concepteurs spécifient clairement l’espacement régulier des joints de mouvement, plutôt que d’imposer simplement l’utilisation d’éléments à humidité contrôlée.
Des décennies de pratique et d’expérience ont démontré que le moyen le plus efficace d’atténuer les mouvements liés à l’humidité et la fissuration des murs en maçonnerie en blocs de béton est de spécifier correctement et de façon efficace les détails des joints de mouvement. Un élément à humidité contrôlée n’atténuera jamais toutes les formes de mouvement. Le retrait dû à la perte d’humidité n’est qu’un exemple des nombreux facteurs qui contribuent à la fissuration des murs. Une solution bien supérieure et efficace consiste à suivre les meilleures pratiques de l’industrie avec des joints de mouvement espacés régulièrement et bien exécutés.
Discussion
Les éléments de maçonnerie en blocs de béton se dilatent lorsqu’ils absorbent de l’humidité et rétrécissent lorsqu’ils en perdent. Si la teneur en humidité du bloc est du même ordre que celle de l’environnement, il est en équilibre et il n’y aura pas de mouvement lié à l’humidité (il y aura toujours des changements volumétriques au fil du temps en raison de facteurs tels que la carbonatation et les changements de température). Dans le cas des éléments à humidité contrôlée, l’objectif est de sécher les blocs de béton à une teneur en humidité plus proche de l’environnement de service moyen prévu afin de minimiser les variations dimensionnelles des blocs de béton dues aux changements d’humidité.
Le tableau 1 de la norme CSA A165.1 permet de classer les éléments de maçonnerie en blocs de béton à l’aide d’un système à quatre symbols. Le quatrième symbol peut être utilisé pour la classification d’un élément à humidité contrôlé en spécifiant que le bloc doit être de type M.
Les propriétés des éléments peuvent être déterminées à l’aide d’essais de contrôle. Les propriétés intéressantes sont une combinaison du retrait linéaire total et de la teneur en eau du bloc. Ces propriétés détermineront si le bloc peut être désigné comme un élément de type M à humidité contrôlée. Vous trouverez ci-dessous un exemple de spécification potentiellement problématique pour les blocs à humidité contrôlée, qui indique également le retrait linéaire maximal du bloc :
Exemple de devis potentiellement problématique :
2.01 MATÉRIAUX
.1 Blocs de béton standard [Type [______]] [______]: selon la série CAN/CSA-A165 (CAN/CSA-A165.1).
.1 Classification : [H] [SS] [SF]/[10] [15] [20] [30]/[A] [B] [C] [D] [N]/[M] [O].
1. Le retrait linéaire et les déformations dues au changement d’humidité des blocs ne doivent pas dépasser 0,03 %.
Le contrôle du retrait linéaire n’est pas dirigé par une seule et unique métrique.
Conformément à la norme, il existe plusieurs combinaisons de teneur en eau maximale et de retrait linéaire total, en fonction de l’humidité relative moyenne sur le lieu de fabrication, qui sont autorisées pour que les blocs soient désignés de type M. Lors de l’essai du bloc, l’humidité relative annuelle moyenne (%) sur le lieu de fabrication doit être connue. Le retrait linéaire et la teneur en eau du bloc doivent être déterminés par des essais, et la moyenne de cinq échantillons doit être calculée. Sur la base du retrait linéaire moyen des blocs, la teneur en eau maximale admissible des blocs peut être déterminée à l’aide du tableau 1 de la norme CSA A165.1. La teneur en eau moyenne des blocs déterminée par les essais doit être inférieure à cette valeur maximale admissible. Un bloc à humidité contrôlée de type M sera expédiée par le producteur à une teneur en eau inférieure ou égale à la teneur en eau maximale admissible déterminée, tandis qu’un bloc de type O n’a aucune limite à la teneur en eau.
L’utilisation de la teneur en humidité et des caractéristiques de retrait linéaire des éléments de maçonnerie en béton, sur la base des propriétés des éléments de maçonnerie à leur sortie de l’usine de fabrication, peut s’avérer difficile. Une comptabilisation précise des mouvements d’humidité attendus nécessiterait la connaissance de la teneur en humidité de l’assemblage de maçonnerie, une fois installé dans le bâtiment, ainsi que l’humidité relative attendue dans la structure achevée (pour les applications intérieures). En outre, l’impact des mouvements thermiques, du retrait de carbonatation et du fluage dû aux contraintes appliquées (le cas échéant) doit être pris en compte. Une analyse aussi détaillée est rarement entreprise pendant la phase de conception, et les joints de dilatation sont généralement spécifiés conformément à la norme CSA A371 et aux meilleures pratiques de l’industrie telles que celles décrites ici, que des blos de type M ou de type O soient spécifiés pour un projet.
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